ou l'histoire de Blanche Neige mitonnée à la sauce fantaisie.

Nouvelle création de Yvette HAMONIC & Alain GUHUR

Une bonne histoire, c'est comme la bonne cuisine. Pour réussir la recette, il faut de bons ingrédients et ne pas chipoter sur les dosages. On dit que c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes. Nous avons donc choisi de vous servir un vieux conte traditionnel plein de saveurs.
Au départ, un grand plat vide (la scène !) et deux comédiens pour vous faire savourer la recette de « Blanche Neige aux sept nains » en cuisinant l'histoire uniquement par le mime et le récit.
Une jeune héroïne pleine de candeur pour la note sucrée, une méchante mère pour la note poivrée, une forêt effrayante pour monter en température, sept nains pour la garniture, une sorcière qui apparaît en cours de cuisson au risque de faire retomber le soufflé, un prince charmant en guise de cerise sur le gâteau...
Avec une bonne dose d'imagination et de grandes rasades de fantaisie, voici un récit théâtral relevé et gouleyant à souhait. A table !

Partis pris de mise en scène

Voici enfin le vrai récit véridique, véritable et vérifiable de « Blanche Neige et les sept nains ». Après une enquête rondement menée dans les bibliothèques et les domiciles de conteurs suspects, après avoir tenté en vain d'interroger plusieurs témoins de l'histoire, après avoir réalisé un travail minutieux de reconstitution des faits, Yvette Hamonic et Alain Guhur enfilent le costume de deux conteurs - acteurs - « mimeurs de fond » pour raconter en quelques mots et beaucoup d'images cette fameuse histoire méconnue de tous.

Avec eux, l'histoire de Blanche Neige prend parfois des tournures inattendues. Pourtant, tout y est : le château, la reine, le miroir magique, le chasseur, la forêt, la maison dans la clairière, les sept nains, la pomme empoisonnée, le prince charmant...

Tout y est, parfois raconté le plus sérieusement du monde, parfois agrémenté de pirouettes pleine de dérision et de parenthèses truculentes.

Les deux acteurs utilisent tout ce qu'ils ont sous la main : du son, de la lumière, quelques tissus blancs, un chariot à roulettes, un lustre...

Au début du spectacle, la scène est vide : seuls deux tissus blancs, posés au sol, éclairés faiblement.

Puis arrive un chariot à roulettes, rempli d'autres tissus blancs, tissus qui seront suspendus aux perches pour créer les colonnes des arbres de la forêt, les piliers du château, le berceau de Blanche Neige, la chevelure de la reine... Au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire, ces tissus s'ouvrent, s'étalent, se soulèvent, sont enroulés ou étirés comme des cordes, sont ouverts comme des voiles, sont suspendus en l'air pour nous faire voir les plafonds voutés du château, recouvrent le sol pour évoquer la neige, sont éclairés d'ombres menaçantes pour évoquer la frayeur de Blanche Neige perdue dans la forêt...

Cette utilisation de tissus apporte légèreté et fluidité à la mise en scène. Les jeux de lumières créent des ombres inquiétantes, des ambiances chaudes et intimes, des bleutés froids qui accompagnent les étapes du récit avec une force visuelle d'une grande beauté et d'une grande simplicité.

Le chariot à roulettes apparaît à plusieurs reprises dans le spectacle, évoquant les carrosses qui amènent les invités au bal du château, le wagon qui ramène les nains de la mine, le cercueil de Blanche Neige...

Un simple lustre évoque la magnificence du château. D'abord valsant au sol comme les danseurs, il est suspendu dans les cintres et balancé en l'air, éclairant la scène du bal. On le rentrera ensuite en coulisses pour le mettre à l'abri des colères de la reine ! Il ne reviendra sur scène qu'à la toute fin du spectacle pour la dernière image.

Le château est d'abord représenté par des colonnes de tissus. On en fait la visite dans une scène composée uniquement de mimes et de bruitages évocateurs. Puis le château devient présent sur scène sous la forme d'un paravent à quatre panneaux, ouverts de fenêtres et de trappes, avec ses créneaux et ses tours dessinés en noir sur fond blanc. Par un jeu tout en fantaisie à la manière du théâtre d'objets, on y évoque la vie quotidienne et l'enfance de Blanche Neige, maltraitée par la reine. Des claquement de portes et de fenêtres, des mouvements de mécanismes, de rouages et quelques bidouilles cocasses évoquent la grande agitation du château et les corvées de ménage que doit supporter la jeune fille.

Une maison de tissu éclairée de l'intérieur illustre la chaumière des sept nains.

Blanche Neige est évoquée par une petite robe blanche que l'on voit virevolter ; elle est aussi interprétée par la comédienne, à la manière d'un pantin brinqueballé contre son gré dans cette histoire.

La reine qui se déguise en vieille femme ou en marchande est interprétée par le comédien, sans changement de costume mais avec juste l'artifice du changement de la voix et de la gestuelle. Idem pour le chasseur et le prince charmant.

Les sept nains sont interprétés par les deux comédiens, changeant avec vivacité de voix et de gestuelles. Ils sont aussi représentés par sept bonnets rouges, installés au fond du chariot pour le retour de la mine, sur une nappe blanche pour la scène du repas, réunis dans un grand ballot de tissu quand ils vont se coucher...

L'univers sonore fait de musiques et bruitages est composé en parfaite synchronisation avec le jeu des acteurs. Il crée des tensions dramatiques fortes et des virgules fantaisistes inattendues. Un simple geste accompagné d'un grincement, d'un écho, d'un coup de tonnerre ou de quelques notes de musique prend une force expressive incomparable pour titiller l'imaginaire des spectateurs.

« Haut les nains ! » navigue entre sérieux et fantaisie, poésie et truculence, narration et jeu d'acteur, scénographie épurée et images très travaillées, le tout accompagné d'un univers sonore et d'éclairages en parfaite symbiose avec le jeu expressif des deux comédiens. Dans ce spectacle, la cruauté de la reine se fracasse contre la naïveté de Blanche Neige. On y joue à se faire peur, pour pouvoir, juste après, mieux en rire.

Création à Paris :
à l'Espace Paris-Plaine du 14 au 25 janvier 2015

« HAUT LES NAINS ! »
Une création du Théâtre de l'Ecume,
en partenariat avec la Ville de Pontivy, l'Espace Jean Vilar de Lanester,
le Théâtre de Vitré, le Centre culturel Océanis de Ploemeur
avec le soutien de la Région Bretagne et du département du Morbihan.